On ne fait que commencer
Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), aussi appelées « polluants éternels », représentent aujourd’hui un défi majeur pour la qualité de l’eau, y compris celle de pluie. En tant que spécialiste de la récupération et de la potabilisation de l’eau de pluie, il est crucial de sensibiliser à ces contaminants omniprésents et difficiles à éliminer. D’après les observations de Céline Bertrand et Sébastien Cleeren, experts en écotoxicologie, les PFAS constituent une menace sérieuse pour la santé humaine et l’environnement.
Que sont les PFAS ?
Les PFAS sont un groupe de plus de 4 700 substances chimiques synthétiques utilisées dans une multitude de produits du quotidien, comme les revêtements antiadhésifs, les emballages alimentaires, ou encore les mousses anti-incendie. Leur particularité ? Leur résistance extrême à la dégradation. Ils peuvent persister dans l’environnement pendant des décennies, voire des siècles, et se retrouvent aujourd’hui dans l’eau, le sol, l’air, et même dans l’eau de pluie.
Une contamination mondiale
Selon les recherches menées par Céline Bertrand et Sébastien Cleeren, les PFAS sont présents dans des quantités préoccupantes à travers le monde, y compris dans des régions éloignées de sources industrielles. Leur capacité à se déplacer sur de longues distances les rend d’autant plus dangereux, car ils contaminent des écosystèmes qui semblaient jusqu’ici épargnés.
L’eau de pluie, autrefois perçue comme une source pure et naturelle, est aujourd’hui impactée par ces substances toxiques. Une étude récente a révélé des traces de PFAS dans l’eau de pluie, même dans des régions rurales éloignées, prouvant l’ampleur de leur dissémination.
Impact sur la santé
Bertrand et Cleeren insistent sur les dangers que les PFAS représentent pour la santé humaine. En s’accumulant dans les organismes vivants, ces substances peuvent provoquer divers problèmes de santé : troubles hormonaux, cancers, perturbations du système immunitaire, entre autres. Le problème majeur réside dans leur bioaccumulation, c’est-à-dire leur tendance à s’accumuler dans les tissus des êtres vivants, rendant leur élimination quasi impossible.
Les défis de la purification de l’eau
Dans le cadre de la récupération et de la potabilisation de l’eau de pluie, la présence de PFAS représente un défi technique de taille. Les systèmes de filtration classiques, souvent utilisés pour purifier l’eau de pluie, ne sont pas toujours efficaces pour éliminer ces substances. D’après Céline Bertrand et Sébastien Cleeren, seules des technologies avancées, comme l’osmose inverse ou des filtres à charbon activé spécifiquement conçus pour capturer les PFAS, peuvent offrir une solution.
Que faire face à ce danger ?
Bien que l’éradication des PFAS de l’environnement semble irréalisable à court terme, des solutions existent pour limiter leur impact. D’une part, il est essentiel de réduire l’utilisation de ces substances au niveau industriel et domestique. D’autre part, il est crucial d’éduquer le grand public et les consommateurs sur l’importance de choisir des alternatives sans PFAS.
En tant qu’acteur dans le domaine de la qualité de l’eau de pluie, il est recommandé d’investir dans des systèmes de filtration adaptés, d’encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement, et de continuer à sensibiliser à ce problème croissant.